Souvenir de vacances

Œuvre réalisée en collaboration avec l’artiste Axelle Gonon

Installation, cabane en tissus aménagée, bande sonore – lecture des Chroniques de San Fransisco de Armistead Maupin et bruit de crickets

A défaut de pouvoir découper le toit et transformer notre voiture-maison en décapotable, on a agrafé une guirlande lumineuse au plafond juste au-dessus de nos têtes pour imiter le ciel.

De loin on dirait qu’il y a une boom dans la voiture. Au milieu de la forêt sombre on revit celles de notre enfance, nos histoires de cœurs d’ados, en ping pong on se parle de Théo, de Xavier, de Benjamin et de Samuel. Le coup à côté de la piscine où il l’avait poussé dedans, et comme elle était heureuse de savoir qu’il voyait son existence.

De la fois où j’avais fais tout un drame qu’il ne veuille pas réfléchir sur les prénoms de nos futurs enfants sous prétexte qu’on avait 12 ans.

De comment toi tu avais un amoureux par été, fleur bleue ou femme fatale, les hommes tombaient facilement, et c’était ton terrain de jeu. Et moi qui chaque été attendais jusqu’à la fin de la boom, seule, que n’importe qui vienne m’inviter à danser, rêvant de trouver l’homme qui serait le figurant idéal de mon scénario de vie tout tracé.

De comment on pensait qu’on aimerait les garçons pour toute la vie.

On n’aura jamais fini de tout se raconter, mais on veut en garder pour d’autres soirées pyjama. Alors je sors le livre « Chroniques de San Francisco – Tome 1 », et je lis un chapitre à Axou. En vadrouille, pas d’ordinateur, alors on met en scène notre propre série, adaptée du livre. A la fin du chapitre je lui donne le livre, puis à son tour elle me berce en lisant ses histoires de cœurs, de personnages qui n’existent pas. On alterne jusqu’à se que nos gorges deviennent sèches et nos paupières trop lourdes, alors on s’endort sous nos fausses étoiles. On rêvera de nos futures amoureuses, et de toutes les histoires qu’on a pas encore vécues, peut-être vers San Francisco.

 

Photos de l’exposition Châteaux fort, organisée et crée avec le collectif Terrain Vague, au Plongeoir (Lyon)